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Made in Tunisia │ certifié 100% tunisien !
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27 février 2010

23 % des Tunisiens n’ont jamais lu 1 seul livre !

 

La commission nationale sur le livre et la culture a présenté fin janvier le résultat de l’étude de terrain sur la pratique de la lecture par les Tunisiens réalisée entre le 25 décembre et le 5 janvier 2009 auprès de 1029 personnes de différents milieux, ages et sexes. Cette étude aux résultats révélateurs (mais pas du tout inattendus) a montré clairement un abandon du livre par les Tunisiens puisque seul 50% d’entre eux lisent des livres alors que 23% n’ont jamais lu 1 seul livre !

Les_tunisiens_et_le_lecture

Quelles sont les raisons qui expliqueraient une telle situation ? Contrairement à ce que certains pensent, le tunisien ne lit pas non pas à cause du prix du livre mais pour toutes sortes de raisons et surtout, le peu d’intérêt qu’il a pour la lecture :

Pourquoi_les_tunisiens_ne_lisent_pas

Pour ce qui est de ceux qui déclarent lire régulièrement, nous avons plus de lectrices que de lecteurs : 

Les_lecteurs_tunisiens

Concernant le nombre de livres lu, l’étude fait le différence entre ceux qui lisent de 2 à 5 livres par an (23 %) et ce qui lisent entre 6 et 10 livres par an (77%). Reste une question à ce niveau : Quid de ceux qui lisent plus que 10 livres par an ? Est ce une catégorie complètement disparue ?

nombre_de_livres_lu_par_les_tunisiens

Le budget réservé à l’achat de livres parmi les lecteurs est aussi révélateur de la place (ou de l’absence de place) du livre dans le quotidien du Tunisien. Ainsi, on apprend que 44% des lecteurs tunisiens dépensent moins de 30 dinars par an pour l’achat de livres (80 millimes/jour).

budget_reserve_a_la_lecture_par_le_tunisien

Enfin, il faut signaler que grand nombre de lecteurs déclare ne lire que les manuels scolaires (pouvons nous appeler cela une lecture !) et que plus de la moitié des lecteurs n’achète de livres qu’à l’occasion de la Foire Internationale du livre qui se tient annuellement à Tunis.

Avec de tels résultats, comment s’étonner de la réticence des maisons d’éditions tunisiennes à publier toute sorte de romans et autres essais ? Et surtout comment leur en vouloir de limiter à quelques centaines le nombre d’exemplaires qu’elles impriment ?

 

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Commentaires
K
L’arabisation en elle-même n’est pas responsable pour la situation, c’est plutôt de la façon de la faire. Il y a 25 ans les livres en arabe pour la jeunesse existaient, mais ils étaient édités en Liban. N'y a-t-il personne en Tunisie capable d'écrire des livres qui intéresseraient nos enfants? Peut-être en collaborant en équipe? Peut-être en traduisant ou adaptant de livres d'une autre langue? La littérature pour la jeunesse anglo-saxonne est particulièrement riche que ce soit les romans ou les livres factuels. Pour sauvegarder la langue arabe-tunisienne, et transmettre la culture spécifique à notre pays, nous devons aussi produire des livres écrits dans le dialecte tunisien. Le folklore de l’Afrique du Nord a une tradition de la transmission de notre culture par voie orale. Il y a lieu de mettre tout ça par écrit pour ne pas le perdre à tout jamais. La transmission de notre culture et le plaisir de la lecture doivent figurer dans les programmes scolaires.
K
L'arabisation de l'enseignement est le principal repsonsable de cette defection des jeunes vis-a-vis de la lecture. Il sont aujourd'hui prives, de par leur incapacite de lire des la prime jeunesse, d'une litterature riche qui ouvre les esprits et donne l'amour de la lecture. De la bande dessinee aux romans, de la vulgarisation scientifique aux classiques, un large eventail d'oeuvres leur est interdite car non disponibles en arabe, ou existant dans des traductions de mauvaise qualite, appauvries.<br /> <br /> Quad on voit la pauvrete des publication en arabe, cette defection est tout a fait comprehensible. Allez voir n'importe quele librairie, en dehors des garndes qui proposent de nombreux livres en francais: les titres en presence: recettes, horoscope, religion, paranormal, le tout d'une qualite de forme et de contenu tres mediocre... mais rien qui ouvre les esprits, donne l'amour de la lecture, suscite la curiosite ou la creativite...
K
Si la demande est là, il y aura des livres, mais aucune maison d'édition peut s'aventurer dans ce marché sans être sure que la demande existe. Donc nous restons avec des livres (chers) importés, ou des livres de mauvaise qualité, au moins en ce qui concerne la jeunesse. Des livres en arabe tunisiens c'est une bonne idée pour créer l'envie de lire. D’ailleurs, quelques-uns des livres le plus connu aux Etats-Unis, "Br'er Rabbit" (une série d'histoires basée sur la tradition orale africaine) étaient écris dans la langue vernaculaire des états du sud. Il y a chez nous une grande tradition de la littérature orale, comme dans tous les pays du Maghreb, et qui pourrait être adaptée pour les enfants. Il nous faut également des histoires écrites pour la jeunesse d’aujourd’hui qui traitent de leurs préoccupations actuelles. Pourquoi pas les écrire dans le dialecte tunisien, qui a bien besoin d’être codifié. Il nous faut également des œuvres en arabe standard, comme on lit tous les jours dans les journaux et les textes scientifiques?
M
Je pense qu'en partie, c'est du au fait que les tunisiens n'ont pas de livres écris avec leur langue : ettounsi. S'il y'avait des livres bettounsi, ce chiffre sera beaucoup plus bas..
K
Le système scolaire ne fait rien pour inculquer aux enfants le plaisir de la lecture. Si vous éloignez les pseudo-intellectuels de l'élaboration des programmes scolaires, arabes ou français, peut-être nous trouverons de vrais pédagogues qui comprennent l'esprit des enfants, et enfin ils auront de quoi motiver la jeunesse. Allez regarder dans d'autres pays le choix de livres pour tous les goûts des enfants. La littérature jeunesse est un secteur énorme, donc il y a la demande ailleurs, donc il suffit d'apprendre aux enfants le plaisir de la lecture. Il y avait une industrie d’édition florissante en Liban qui a été beaucoup perturbé. Le nouveau gouvernement pourrait encourager la croissance de ce secteur ici avec des produits de qualité et à des prix abordables pour toute la population.
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